Les communautés se structurent, se professionnalisent, se hiérarchisent, avec parfois une déconnexion par rapport aux attentes de leurs membres, voire une perte de liens. Le programme de la liste « L’humain au cœur de la performance sportive et sociale du badminton » est basé sur la dimension humaine du sport à destination de tous les publics. Nous donnons en fin d’article nos ambitions en la matière.
Fédérer
Les liens entre la FFBaD et ses licencié·e·s se sont distendus. Comme dans une famille, le sentiment d’appartenance à la FFBaD est indispensable pour fédérer notre communauté et pour que la grande majorité des licencié·e·s comprenne et s’approprie sa politique et ses décisions.
Comme dans la société en général, la démocratie représentative est remise en cause. La défiance finit par s’installer lorsque l’on s’interroge sur :
- Les motivations des personnes qui les représentent, et de la préservation de l’intérêt général
- La pertinence des décisions quand elles ne sont pas expliquées, et faute de compréhension des enjeux
- Les politiques qui semblent déconnectées de la réalité du terrain
La gouvernance ne peut pas faire l’économie de la concertation.
Ressouder
Les constats sont les mêmes en interne à la fédération où plusieurs publics évoluent : des bénévoles, des salarié·e·s de la FFBaD et des cadres d’Etat. Les interactions y sont souvent complexes par manque de clarté sur le rôle de chacun·e ou du fait d’objectifs parfois divergents.
Il en est de même entre la FFBaD et ses organes déconcentrés (ligues et comités). Le cap gagnerait à être clarifié, les objectifs à être partagés. D’où un dialogue tendu, entre des difficultés sur le terrain et une impression de ne pas être écouté.
On retrouve également ce déficit d’humain dans certains parcours de haut-niveau. L’obligation de résultats prime parfois sur l’attention et le soutien moral. Certain·e·s badistes se trouvent ainsi démuni·e·s lorsque le parcours s’arrête, broyé·e·s par le système, et prennent de la distance avec le badminton après des années de sacrifices.
Même constat chez les officiel·le·s techniques (OT). L’évolution vers les plus hauts grades est longue. L’image des OT dans la communauté semble écornée. Le fonctionnement des commissions de ligue des OT est parfois très différent d’un territoire à l’autre, avec pour conséquence un arrêt parfois brutal de parcours pourtant très engagés.
Prendre en compte l’humain
Adhérent·e·s ou bénévoles de club, badistes de haut-niveau, dirigeant·e·s des structures fédérales, officiel·le·s techniques, professionnel·le·s, nous sommes tou·te·s des êtres humains. Avec nos qualités et nos défauts. Avec nos aspirations et nos failles.
Nous sommes pourtant engagé·e·s vers un but commun : faire de notre discipline une source d’épanouissement pour le plus grand nombre. Car le badminton est un sport formidable. Or, « faire communauté », c’est certes partager une même passion, mais c’est aussi être à l’écoute de chacun·e de ses membres.
Pour autant, être à l’écoute n’empêche pas de faire preuve de discernement. Tirer bénéfice de la diversité des membres de la communauté permet d’enrichir le débat et d’impliquer. Si l’on ne peut pas solliciter l’avis des milliers de badistes à chaque prise de décision, la concertation sera toujours le meilleur moyen de préserver l’intérêt collectif au service d’un consensus le plus large possible. L’enjeu est de clarifier la raison d’être de la FFBaD pour fédérer autour d’elle.
Nos ambitions
Voici dans les grandes lignes ce que signifiera « prendre en compte l’humain » dans l’olympiade qui vient. Au cœur d’une crise sanitaire qui aura touché tout le monde et qui questionne inévitablement notre fonctionnement, notre liste s’engage à :
- Pour les badistes de haut-niveau :
- Assurer un soutien psychologique tout au long du parcours
- Créer un climat de confiance pour favoriser la performance
- Pour les équipes fédérales :
- Favoriser la cohésion d’équipe et le management participatif
- Mettre en place un baromètre social pour tendre vers la suppression des risques psycho-sociaux
- Pour les dirigeant·e·s sur les territoires :
- Développer des outils de concertation et d’intelligence collective pour animer la vie associative et partager la réflexion
- Valoriser les parcours bénévoles pour inspirer les générations futures, en particulier des femmes
- Pour les jeunes :
- Permettre à chaque jeune, quel que soit son niveau, de s’épanouir dans le badminton à travers une pratique adaptée, en harmonie avec son corps et avec les autres
- Démontrer aux jeunes badistes que le badminton leur offre des perspectives, qu’elles soient professionnelles, bénévoles ou citoyennes, notamment à travers le contenu pédagogique des EFB
- Pour les officiel·le·s techniques :
- Renforcer le parrainage et le suivi pour fidéliser et tirer l’ensemble des OT vers le haut
- Valoriser la place des OT dans les compétitions
- Pour les badistes dans leur ensemble :
- Mettre en place un outil numérique qui permette à chaque badiste de comprendre le fonctionnement et les enjeux du badminton en France
- Développer une relation de proximité entre la structure fédérale et les clubs pour échanger et débattre avec les badistes sur le terrain
En résumé, pour co-construire le badminton de demain, il faut commencer par réenchanter la communauté. Remettre du lien. Renouer le dialogue. Remettre le jeu au centre du terrain. Avec des petites attentions et de grandes mutations dans notre organisation. Redonner un sens à nos activités. Et démontrer que le badminton peut changer des vies.