Le 12 décembre, les représentant·e·s des ligues régionales et ultramarines choisiront le projet pour le badminton français sur l’olympiade 2021-2024. Nous arrivons au terme de la campagne électorale pour les sièges au futur conseil exécutif de la FFBaD. Avec en tête, l’avenir de notre sport, avec les conséquences d’une campagne rude et d’une crise sanitaire traumatisante.

Une aventure hors-norme

C’est une aventure d’un an et demi qui nous amène jusqu’ici, portée par la passion de l’engagement et une démarche claire : être toujours à l’écoute de la société et des clubs. Pour que le badminton fasse partie intégrante de la société de demain.

Pour imaginer ce futur, nous avons résolument choisi la co-construction. C’est en sensibilisant aux enjeux et en associant les citoyen·ne·s que l’on fédère et que l’on fidélise. Il fallait donc un point de départ : le manifeste pour un badminton épanouissant, solidaire et fédérateur.

Au fil des mois, des passionné·e·s ont rejoint l’aventure au sein d’un collectif animé des mêmes valeurs et de la même vision pour le badminton : notre sport a de beaucoup d’atouts, a un potentiel important, souvent inexploité.

Le groupe de l’observatoire a été lancé sur les réseaux sociaux dans un but précis : compléter l’information disponible pour permettre à chaque badiste de se faire sa propre idée sur l’action fédérale. Des statistiques, des témoignages, des retours d’expérience, des séances de questions en direct ont permis d’éclairer le débat avec la communauté. En un an, 2500 passionné·e·s de badminton ont rejoint le groupe. Bilan :

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Bref, un lieu de discussion et de foisonnement pour partager nos visions du badminton et de ce qu’il est aujourd’hui sur les différents territoires. De ce partage et de notre propre expérience de terrain (en tant que président·e·s de clubs, de comités et de ligues), nous avons rédigé un programme, « 21 points gagnants pour le badminton français », porté par la liste « l’humain au cœur de la performance sportive et sociale du badminton ».

Quels enjeux ?

Dans une tribune datée du mois de juin, nous avions rappelé ce qui constituait, selon nous, les principaux enjeux de cette élection :

  1. Fédérer une communauté fragmentée et désolidarisée
  2. S’appuyer sur les Jeux de 2024 comme levier de développement
  3. Construire une politique fédérale de santé et de bien-être
  4. Renouveler les modèles économiques des associations
  5. Faire évoluer l’image de marque du badminton et de la FFBaD

Nous avons voulu faire de ces élections un événement fédérateur pour toute la communauté et pas seulement pour quelques initié·e·s car, pour nous, « la FFBaD, c’est l’affaire de tou·te·s ». Certain·e·s, sur le terrain, ne comprennent pas l’intérêt d’être licencié·e à la fédération, ne saisissent pas l’utilité des structures fédérales, ne perçoivent pas le sens de la licence.

Les leviers sont multiples. C’est le bon moment pour les activer, car le monde change, et le badminton ne doit pas laisser passer le mouvement.

Trois listes

Malgré un changement tardif des règles de l’élection (3 mois avant), trois listes ont été déposées, satisfaisant les nouveaux critères (parité, territorialité, expérience). 4 ans après le séisme de 2016, le dépôt de trois listes complètes peut s’interpréter de deux manières :

  • Comme le signe d’un dynamisme remarquable d’une communauté pleine d’idées
  • Comme le signe d’une défiance importante par rapport au bilan du mandat

Libre à chacun·e de juger. Voyons cela comme une chance pour les représentant·e·s des ligues d’avoir un vrai choix entre trois projets, trois visions, trois collectifs.

Pourtant, il nous a été régulièrement demandé ce qui nous distinguait des deux autres listes. La réponse reste bien évidemment subjective. Toutes les listes se revendiquent du changement. Là aussi, libre à chacun·e de juger, eu égard aux bilans et aux actions menées pendant la campagne.

En essayant d’être factuels, nous voyons dans ces points des facteurs différenciants :

  • Notre liste comprend une majorité d’acteurs et d’actrices de terrain (clubs, comités, ligues)
  • Nous souhaitons, par des propositions concrètes, rapprocher les licencié·e·s de la fédération à travers une nouvelle réforme de la gouvernance impliquant les clubs et les badistes
  • Nous considérons que ce n’est pas avec une offre de compétitions étoffée que l’on fidélisera l’ensemble des publics non-compétiteurs mais avec une offre d’animations ludiques
  • Nous mettons sur le même plan les pratiques et les bienfaits des pratiques, c’est-à-dire projet sportif et projet sociétal. Qu’entend-on par là ? En repensant nos politiques associatives dans le but d’optimiser leur impact sur la société, nous fournirons aux clubs des outils déterminants pour pérenniser leurs activités, en n’oubliant personne
  • Nous avons fait preuve d’innovation dans nos contenus de communication et dans notre démarche d’écoute et de partage, ce que nous mettrons en œuvre tout au long du mandat

Un projet fédéral doit toucher à tout, du fait des interlocuteurs nombreux et des aspirations de badistes très variées.

Quel avenir commun ?

La campagne a fait des dégâts en matière de relations humaines entre les listes. L’inventaire que nous avons fait de l’olympiade et les avis que nous avons pu formuler sur les stratégies de campagne ont pu heurter. Ce n’était en aucun cas des attaques personnelles : nous distinguons les bénévoles (avec leurs qualités et leurs défauts) des hommes et des femmes.

Certain·e·s badistes se sont positionné·e·s en faveur d’une liste ou d’une autre. Nous les en remercions. Chacun·e a le droit d’avoir son propre avis sur les trois programmes.

Innover, c’est s’exposer aux erreurs. Nous avons œuvré, avec toute la créativité des membres du collectif TOUS Badminton, pour servir le badminton et mobiliser la communauté.

Après le 12 décembre, il faudra fédérer l’ensemble des personnes engagées pour le bien du badminton. Le sport est à genou car il subit la double peine d’une communauté affaiblie et d’une économie fragilisée, le tout dans un contexte institutionnel incertain. Le badminton aura besoin de l’énergie et de la passion de tou·te·s. Mobilisons-nous pour préserver nos clubs, et soyons le changement dont notre sport a réellement besoin.